12/04/23

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Par Talents Industrie

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Industrie 4.0

Industrie 4.0, usine du futur, smart factory, integrated industry… Les termes foisonnent pour décrire la transition numérique de l’industrie. Cette transformation du secteur industriel suscite autant beaucoup d’enthousiasme – bénéfice économique, social et écologique – que de peurs – pertes d’emploi, cyberattaque, exclusion numérique… Cette cristallisation d’engouement et d’inquiétude souligne combien l’industrie du futur constitue un sujet brûlant : au-delà du simple modèle industriel, il semble bien que ce soit, plus généralement, l’avenir du travail et de l’économie qui se joue sous nos yeux.

 

Pour commencer, un peu d’histoire…

L’industrie 4.0 incarne, pour beaucoup, le passage à une quatrième révolution industrielle. Mais alors, quelles sont les trois précédentes révolutions industrielles qui ont façonné l’industrie jusqu’à aujourd’hui ? La première révolution industrielle, au XIXe siècle, est celle de la machine à vapeur, du métier à tisser et, plus généralement, d’autres innovations dans la production de textiles, de machines et de transports. La seconde révolution industrielle, à l’aube du XXe siècle, inaugure l’électricité, l’acier, le travail à la chaîne et la production en série. La troisième révolution industrielle émerge quant à elle, à partir des années 1960, elle est bien souvent décrite comme la « révolution numérique » : introduction de l’électronique, de l’informatique et de la robotisation. Mais alors, qu’en est-il de cette quatrième révolution industrielle ?

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L’industrie 4.0, définition

L’industrie 4.0 symbolise, pour beaucoup de spécialistes, le mariage entre l’industrie mécanique et Internet. Cette nouvelle forme d’industrie est basée sur l’automatisation, l’intelligence artificielle, l’Internet des objets (IoT) et la connectivité en temps réel. L’industrie 4.0 vise, en effet, à créer des environnements de production plus efficaces, flexibles et durables. L’usine 4.0 repose sur l’utilisation de technologies numériques pour intégrer et optimiser les processus de fabrication et les systèmes d’information. Les machines, les systèmes et les produits sont connectés en temps réel, permettant ainsi de collecter et d’analyser des données à grande échelle. Grâce à l’analyse de ces données, les entreprises peuvent donc prendre des décisions plus éclairées et plus rapides, améliorer leur efficacité et leur productivité.

Selon Max Blanchet, auteur de L’industrie 4.0 : nouvelle donne industrielle, nouveau modèle économique, « L’industrie passe en effet d’une logique de production de masse à celle de personnalisation de masse ». En effet, au lieu de se concentrer sur la production à grande échelle et la gestion de stocks, les entreprises se concentrent sur la production flexible et locale qui répond directement à la demande des consommateurs. Cette approche est plus prédictive, autocorrective et conduit à une production plus précise dès le premier coup.

 

Les entreprises et l’industrie 4.0

L’industrie 4.0 est en train de transformer de nombreux secteurs, notamment l’automobile, l’aérospatiale, la santé, l’énergie et l’agriculture. Dans l’aérospatiale, les avions peuvent être équipés de capteurs IoT qui collectent des données sur les performances et l’usure des pièces, permettant ainsi aux compagnies aériennes de planifier des opérations de maintenance plus efficaces et de réduire les coûts de maintenance.

SNR Cévennes, la filiale du groupe NTN-SNR, fournit un exemple significatif de cette transformation de l’industrie. Spécialisée dans la production de roulements pour l’industrie automobile, l’entreprise a inauguré une usine « idéale » dans le Gard en 2013. Composée de 6 lignes de production à l’origine, l’usine compte actuellement 8 lignes hautement automatisées, chaque module de fabrication comprenant entre 12 et 15 machines-outils et des robots articulés pilotés par un seul opérateur. Conçu en portant attention à la place de l’homme dans le processus de production, ce projet industriel cherche à automatiser les activités à l’aide de technologies innovantes tout en maintenant la place de l’opérateur au centre du processus.

 

Les défis de l’industrie 4.0

De nombreuses problématiques émergent face à cette quatrième révolution industrielle, créatrices d’opportunités de développement mais également de risques et d’inquiétudes. Nous avons rassemblé ces grands enjeux en trois catégories :

▶ L’industrie 4.0 et l’emploi, entre menaces et opportunités

Le principal défi posé par cette quatrième révolution industrielle réside dans les répercussions occasionnées sur l’emploi et le travail des professionnels de l’industrie. En effet, comme le rappelle Max Blanchet dans son ouvrage L’industrie 4.0 : nouvelle donne industrielle, nouveau modèle économique, les spécialistes s’accordent pour dire que près de 50 % des métiers de l’industrie seront automatisés dans les 20 prochaines années. Ne seront alors conservés seulement les « nouveaux métiers empathiques » selon Max Blanchet, c’est-à-dire « les métiers manuels ou intellectuels, qualifiés ou non, mais qui requièrent de la créativité, du sens artistique, de l’intelligence sociale et du contact humain ». Cependant, l’industrie 4.0, en automatisant de nombreuses fonctions de production, crée également de nouveaux besoins : la gestion et sécurité des données, la programmation et le développement de logiciels sont autant d’expertises qui nécessitent, déjà aujourd’hui, des spécialistes au sein des industries françaises.

▶ La formation des industriels en question

Au regard de ce nouveau besoin exprimé, la formation des professionnels de l’industrie constitue un enjeu considérable. Selon Max Blanchet, les études ont démontré que, autant en Europe qu’aux Etats-Unis, les compétences requises pour l’usine 4.0 ne sont pas présentes chez la grande majorité des professionnels actuellement en poste. Les industries allemandes ont choisi, par exemple, de mettre l’accent sur la formation afin de qualifier les collaborateurs pour les jobs de l’industrie 4.0 (data management, data security, programming, data science, human-machine interaction…).

▶ Les risques concernant la sécurité des données

L’industrie 4.0 pose, enfin, avec acuité, la question de la sécurité et confidentialité des données. En effet, avec l’augmentation de l’utilisation de technologies numériques et de l’Internet des objets (IoT), les entreprises sont de plus en plus vulnérables aux cyberattaques et aux violations de données. Les cybercriminels peuvent exploiter les failles de sécurité pour accéder aux données sensibles des entreprises, telles que les plans de production ou les informations financières. Il reste donc à élaborer des réglementations strictes et minutieuses afin de protéger les données des entreprises ainsi que celles des clients.

Face au dynamisme et à la vitalité des innovations de cette quatrième révolution industrielle, il semble indéniable que l’industrie 4.0, en créant le visage moderne de l’industrie, a un beau rôle à jouer au sein de l’économie de demain.